Laïcité positive.

Publié le par patrick de Montménard

Ce nouveau concept, développé par Nicolas SARKOZY, prend comme postulat de départ que" l'homme aspire naturellement à l'infini" ( je reprends ici, les termes exacts employés par N.S. lors de son discours de bienvenue au Pape ). Là, pour moi, ça coince déjà . En tous cas, et pour mon seul cas, je ne ressens pas une telle aspiration.

D'abord, l'infini est une "notion" que je "manipule" avec beaucoup de réserves et de circonspection ( voir mon livre : "la perte de sens", 2001 ). Ensuite, elle nous conduit vers cette "peur de la mort" qui a fait les "choux gras" de tout un obscurantisme dont s'encombre l'humanité depuis tellement longtemps. Je constate que "l'après-la-mort" fait l'objet de spéculations qui ont permis à certains hommes de prendre le pas sur d'autres hommes, de façon tout à fait arbitraire et, par conséquent, contestable. Et ça, c'est pour moi inacceptable! Qui peut prétendre
savoir, avec la moindre parcelle de certitude, ce qui se passe à l'instant où la vie s'arrête ? Et pourtant, notre Histoire regorge de spéculations en tous genres, toutes plus vraies, naturellement, les unes que les autres !

A moins, et c'est mon hypothèse, que notre génial cerveau soit tout à fait incapable de laisser dans l'inconnu, dans l'incompréhension, la moindre parcelle de ce qui l'entoure. Une sorte de "fuite en avant" dès qu'il ne comprend plus.

J'ai développé l'idée que nous sommes "programmés" par quatre "idées-force" qui gouvernent l'univers; l'une d'elle est que le cerveau bouche systématiquement et obligatoirement les "trous" de son incompréhension, tellement il a peur de la folie !
Un exemple comme d'habitude : un homme préhistorique découvre un éclair dans un ciel d'orage. Comment peut-il comprendre un phénomène électrique finalement assez simple qui fait entrer en jeu des potentiels différents entre deux nuages ? Inaccessible à son cerveau dont les facultés cognitives et les connaissances scientifiques sont insuffisantes ! Alors, son imagination prend le relais, car il est programmé pour ne rien laisser dans l'inconnu...tellement terrifiant ! Et là, tout est possible...ce qui est merveilleux, vous en conviendrez ! Et tellement réconfortant !

Donc, et c'est là où je voulais en venir, en ce qui concerne "l'après-la-mort", la plus grande partie de l'humanité a basculé dans ce qu'il faut bien appeler : l'irrationnel. Ce "monde" où tout est possible...tellement confortable...en tous cas très proche de ce que certains appelent: le paradis ! ! ! !

Par principe non négociable, je m'interdis de franchir cette dangereuse porte. Point.

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L'idée même de laïcité, n'est pas toujours comprise de façon identique, par tout le monde. Pour Nicolas SARKOZY, elle sous-entend une neutralité totale et définitive à l'égard de toutes les religions. Et c'est tout !
Moi, je vais plus loin. Je ne me contente pas de cela: j'estime qu'il y a des "valeurs laïques" qui, dans de nombreux cas, ne sont pas très éloignées de valeurs défendues par certaines religions. Moi, l'indécrottable athée, je m'interdis de tuer mon voisin, parce que c'est mal. J'appelle cela MA morale laïque. Elle est basée sur la Raison et je n'ai pas besoin d'avoir peur de quelqu'un ou de quelque chose pour différencier le Bien du Mal. Je n'ai pas besoin, non plus, de quelqu'un, pour m'expliquer ce qui est Bien et ce qui est Mal.

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Nicolas SARKOZY a besoin d'un prêtre pour lui expliquer cette différence. Moi, je pense plutôt qu'il a besoin de ce prêtre parce que l'Instituteur et les parents de l'enfant ne font pas leur "travail" ! Cette morale laïque que je défends bec et ongle, elle vient d'abord des parents qui ont un formidable rôle dans l'éducation de leur progéniture. Elle vient, plus tard, de l'enseignant qui doit définir précisément les limites à ne pas franchir.
Or, dans notre société post-soixantuitarde, les parents ont délégué leur tâche à.......la société ! ! ! ! Quand aux enseignants, ils refusent d'exercer la moindre autorité sur l'enfant, parce que cela le traumatise ! ! !  !
La religion devient donc cette "béquille", ce troisième étage de la fusée "éducation", dont notre société a besoin...selon Nicolas SARKOZY.

Et si, tout simplement, on revenait "aux fondamentaux"...vous savez ces trucs qui marchaient si bien....sous la troisième République ! Basés sur l'autorité parentale, l'autorité du Maître, le respect des gens et des valeurs !

Pardon, Nicolas, nous n'avons pas besoin de laïcité, fût-elle positive, pour faire fonctionner NORMALEMENT la société française .



















Publié dans Politique

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