de la légitimité des LOIS!
Un anecdote qui en dit long sur la légitimité des lois, dans notre pays.
En 1967, une grande majorité des bons franchouillards catholiques bien-pensants s'oppose à la commercialisation de la pilule anticonceptionnelle. Et poutant....
Pendant que le chanteur ANTOINE braille à tue-tête " si vous voulez enrichir le pays, mettez la pilule en vente dans les Monoprix", un certain Lucien NEUWIRTH, député gaulliste d'Alsace, met en place une stratégie politique digne de MACHIAVEL; car il la veut sa loi; il veut qu'on donne à la femme française le libre choix.... de pro-créer ou de ne pas pro-créer. Il veut qu'elle décide par elle-même !
Petit retour en arrière: à cette époque, la contraception se limite à la métode OGINO dont le taux d'échec est proche de 50% ( ! ), au préservatif (utilisé dans 3 % des rapports sexuels ! ), et bien entendu... à l'abstinence ( re !). En clair, il naît davantage de bébés non désirés que de bébés souhaités par les deux parents. Quand une jeune femme non mariée revient avec "un polochon dans le tiroir", la famille s'enfonce dans le malheur...pour un bon boût de temps! Alors les avortements clandestins sont légions (et les jeunes femmes qui décèdent, faute d'hygiène suffisante, se comptent par milliers). Ou bien on marie les imprudents de force (le jeune homme " répare" ! ! !), ce qui génère un taux d'échec des mariages proprement ahurissant! Ma grand-Mère se marie le 2 février 1924 et accouche de PAPA...le 6 février !! !! Six ans plus tard, le divorce est prononcé...et l'avenir de PAPA sérieusement hypothéqué.
Donc, pour ce cher Mr NEUWIRTH, qui a tout compris, le problème est ardu: la situation décrite ci-dessus est proprement devenue intolérable...mais le bon peuple est coincé dans ses opinions par une religion obscurantiste, dont le poids reste encore énorme à cette époque là. Il décide donc contre "tout le monde qui s'exprime " de faire la loi de tous ceux " qui n'osent pas s'exprimer". Il prépare un texte de loi qui libère la commercialisation de la pilule et il fait passer son texte, en séance de nuit, à l'Assemblée Nationale. De plus, il obtient du Président de l'Assemblée Nationale "que le vote ait lieu à main levée et que le Journal Officiel ne révèle pas le vote de chacun des députés". Succès garanti...bien entendu! Une large majorité de députés se rallie à Lucien NEUWIRTH...parce qu'ils savent que leurs électeurs n'en sauront rien ! L'astucieuse stratégie a donc payé; d'autant que, chose curieuse, le lendemain matin, la presse se fait étonnament silencieuse sur ce qui s'est passé dans la nuit à l'Assemblée Nationale. On dirait que la France a changé d'avis, comme ça, brutalement...se rendant compte que, tous comptes faits, " il fallait mettre fin à une situation tellement absurde". Même la presse catholique française ( La CROIX ) traite le sujet avec la plus grande circonspection. Seul " l'Ossevatore Romano", le journal du Vatican, tire à boulets rouges sur la France. Mais, que ce PAPE est si loin ! ! ! !
Que cette époque me semble si lointaine! Quarante ans, à l'échelle de l'humanité, c'est poutant si peu !
Mais, et c'est là où je voulais en venir: quelle légitimité pour une loi passée "en douce", dans la fraicheur du petit matin, votée par des députés frileux, dans un climat de franche opposition par le pays tout entier. Esayez d'imaginer un peu ce qu'aurait donné un référendum sur un tel sujet, à un telle époque! On aurait vécu "un 2005" de si triste mémoire...vous ne pensez pas!
Et pourtant...NEUWIRTH avait raison...AVANT TOUT LE MONDE!
Chapeau bas, Monsieur NEUWIRTH !
En 1967, une grande majorité des bons franchouillards catholiques bien-pensants s'oppose à la commercialisation de la pilule anticonceptionnelle. Et poutant....
Pendant que le chanteur ANTOINE braille à tue-tête " si vous voulez enrichir le pays, mettez la pilule en vente dans les Monoprix", un certain Lucien NEUWIRTH, député gaulliste d'Alsace, met en place une stratégie politique digne de MACHIAVEL; car il la veut sa loi; il veut qu'on donne à la femme française le libre choix.... de pro-créer ou de ne pas pro-créer. Il veut qu'elle décide par elle-même !
Petit retour en arrière: à cette époque, la contraception se limite à la métode OGINO dont le taux d'échec est proche de 50% ( ! ), au préservatif (utilisé dans 3 % des rapports sexuels ! ), et bien entendu... à l'abstinence ( re !). En clair, il naît davantage de bébés non désirés que de bébés souhaités par les deux parents. Quand une jeune femme non mariée revient avec "un polochon dans le tiroir", la famille s'enfonce dans le malheur...pour un bon boût de temps! Alors les avortements clandestins sont légions (et les jeunes femmes qui décèdent, faute d'hygiène suffisante, se comptent par milliers). Ou bien on marie les imprudents de force (le jeune homme " répare" ! ! !), ce qui génère un taux d'échec des mariages proprement ahurissant! Ma grand-Mère se marie le 2 février 1924 et accouche de PAPA...le 6 février !! !! Six ans plus tard, le divorce est prononcé...et l'avenir de PAPA sérieusement hypothéqué.
Donc, pour ce cher Mr NEUWIRTH, qui a tout compris, le problème est ardu: la situation décrite ci-dessus est proprement devenue intolérable...mais le bon peuple est coincé dans ses opinions par une religion obscurantiste, dont le poids reste encore énorme à cette époque là. Il décide donc contre "tout le monde qui s'exprime " de faire la loi de tous ceux " qui n'osent pas s'exprimer". Il prépare un texte de loi qui libère la commercialisation de la pilule et il fait passer son texte, en séance de nuit, à l'Assemblée Nationale. De plus, il obtient du Président de l'Assemblée Nationale "que le vote ait lieu à main levée et que le Journal Officiel ne révèle pas le vote de chacun des députés". Succès garanti...bien entendu! Une large majorité de députés se rallie à Lucien NEUWIRTH...parce qu'ils savent que leurs électeurs n'en sauront rien ! L'astucieuse stratégie a donc payé; d'autant que, chose curieuse, le lendemain matin, la presse se fait étonnament silencieuse sur ce qui s'est passé dans la nuit à l'Assemblée Nationale. On dirait que la France a changé d'avis, comme ça, brutalement...se rendant compte que, tous comptes faits, " il fallait mettre fin à une situation tellement absurde". Même la presse catholique française ( La CROIX ) traite le sujet avec la plus grande circonspection. Seul " l'Ossevatore Romano", le journal du Vatican, tire à boulets rouges sur la France. Mais, que ce PAPE est si loin ! ! ! !
Que cette époque me semble si lointaine! Quarante ans, à l'échelle de l'humanité, c'est poutant si peu !
Mais, et c'est là où je voulais en venir: quelle légitimité pour une loi passée "en douce", dans la fraicheur du petit matin, votée par des députés frileux, dans un climat de franche opposition par le pays tout entier. Esayez d'imaginer un peu ce qu'aurait donné un référendum sur un tel sujet, à un telle époque! On aurait vécu "un 2005" de si triste mémoire...vous ne pensez pas!
Et pourtant...NEUWIRTH avait raison...AVANT TOUT LE MONDE!
Chapeau bas, Monsieur NEUWIRTH !