C'est dur pour tout le monde ?

Publié le par patrick de Montménard

Hier matin, j'ai du passer un bon moment aux urgences de l'Hopital de COULOMMIERS. Maman s'est fracturé la tête d'un tibia, en tombant de son lit, pendant la nuit...et elle souffrait atrocement. Bien entendu, j'avais en tête tout un tas de clichés sur les urgences (surcharge de travail du personnel qui court dans tous les sens par manque de personnel, présence de tous les miséreux de la planète chassés par la médecine dite de ville, manque criant de matériels du aux restrictions budgétaires, embouteillage permanent des salles d'accueil tellement peu nombreuses, urgentistes stressés par une charge de travail non supportable pour un être humain normalement constitué...ect, ect,...mais aussi peut-être...des images de la série américaine "URGENCES" qui a sans doute pénétré mon inconscient.). Désolé, mais la réalité était tout autre, à ma grande surprise!


Nous sommes arrivés à 9 heures / 9 heures un quart, ce dimanche matin. Le sas d'accès était vérrouillé et j'ai du attendre cinq bonnes minutes pour qu'on vienne  nous ouvrir. Là, je me suis dit en moi-même:" on n'est pas sorti de l'auberge"!. Puis une infirmière échevelée est venu nous ouvrir...en expliquant qu'elle prenait son service ( ?) et qu'elle avait plusieurs tâches à exécuter en même temps ( re ?). Elle devait enregistrer les entrées aux urgences ( hé oui, on enregistre les entrées avant de soigner !  !!   !!!!  !!!) et soigner "la bobologie" dans les salles d'accueil. Stupéfiant: j'en ai déduis qu'elle faisait partie du personnel dit "monotâche"... à qui on ne peut confier qu'un travail parfaitement identifié,  puis après vérification que ce dernier a bien été effectué...lui en donner un second, et ainsi de suite. Immédiatement m'est revenue en mémoire, cette intervention sur France 2, pendant les grêves de la fin 2007, où une infirmière-cadre montrait sa fiche de paye à l'écran: 2 700 € net par mois!  !!  !!!  !!! Et elle était en grêve parce que son salaire lui semblait insufisant !  !!   !!!   !!!
Dans quel monde de fous vivons-nous ?

Maman dument enregistrée, mais toujours souffrant atrocement, nous avons du attendre une demi/heure environ. Pourtant, nous étions les seuls dans la salle de dispatching. Et aucun box n'était occupé ! Dans la salle de garde,  trois personnes travaillaient devant des ecrans d'ordinateurs. Et trois autres vacquaient à des occupations que j'ai eu du mal à identifier précisement. Par contre, tout ce petit monde là bavardait à qui mieux mieux, et à juger par les éclats de rire, les six personnes ne semblaient pas vraiment stressées. D'ailleurs, en m'approchant, j'ai du constater qu'on parlait de réveillon, de cotillons ect, ect...

Par la suite, une malade s'est présentée devant le sas d'entrée...qui cette fois était ouvert à tout vent. Curieusement, avant neuf heure, il faut montrer patte blanche pour entrer. Après, c'est libre-service ! Elle a été immédiatement accueillie par l'infirmière "multi-tâches" ( pas très maligne mais dévouée à ses malades comme on a du mal à l'imaginer). Assez curieusement, la malade en question venait "faire renouveller un pansement " qu'elle avait à l'avant bras gauche. Le pansement en question était volumineux et même un peu impressionnant...mais quand même. Je n'avais pas cette conception des Urgences.

Par la suite, on a installé Maman dans un box; l'infirmière multi-tâches a constaté un gros hématome au genou droit et décidé de faire une radio. J'affirme, ici, qu'aucun médecin n'a pris la décision: elle, seule, était en première ligne.

Puis elle a décroché le téléphone pour appeler un brancardier ! Lequel a mis un petit quart d'heure pour venir de l'autre boût de l'hopital où il se trouvait ! Le brancardier a poussé le lit où se trouvait Maman... sur quelques dizaines de mètres tout au plus...pour entrer dans la salle de radiologie. Là, il a appellé le radiologue de service. A la fin de son intervention, ce dernier a décroché son téléphone pour obtenir un brancardier. Naturellement, et bien que la radio n'ait duré que cinq minutes environ, c'est un autre brancardier (que le premier) qui est venu ( après cinq minutes d'attente, seulement, cette fois..) pour pousser le lit de Maman sur les quelques dizaines de mètres qui nous séparaient du box de départ ! ! !

Là, nous avons "poireauté" une bonne demi-heure; pourtant, le médecin de garde papillotait d'infirmières en infirmières parce que, manifestement, il n'avait rien à foutre !
Un urgentsite du SAMU, pas plus occupé que son collègue, mais sans doute plus consciencieux, s'est pourtant décidé à prendre le problème de Maman en main. Elle a été platrée puis emmené en service AVEC DILIGENCE ET RAPIDITE.


CONCLUSION: j'invite tous mes concitoyens, à ne pas prendre "pour argent comptant" tout ce que Patrice PELLOUX (représentant syndical des urgentistes de France et de Navarre) raconte sur ses conditions de travail, dans les médias. J'invite tous mes concitoyens à se render sur place, et à constater, de visu, la réalité de ce qui se passe dans les services d'urgence. Pour ma part, JE TOMBE DE HAUT !


Réflexions de mon cru... à l'usage des urgentistes...à méditer...sans modération:
comme beaucoup de français ( six millions de travailleurs), j'ai travaillé dans le privé. Avec un seul objectif: la satisfaction des clients de mon entreprise...qui en changent quand ils ne sont pas satisfaits ! ! ! Le nombre de fois où j'ai couru dans les couloirs, où j'ai travaillé jusqu'à dix heures du soir, où j'ai pris ma voiture-perso pour solutionner un problème urgent, où j'ai mouillé ma chemise pour réparer telle ou telle machine en panne, où j'ai fait un chèque-perso pour payer un fournisseur récalcitrant, où je n'ai pas encaissé mon chèque de paye parce que la trésorerie de l'entreprise était en délicatesse, où j'ai" ciré les pompes" d'un client un peu grincheux, où j'ai graissé la patte d'un fonctionnaire me refusant une autorisation, où j'ai...ect, ect, ect...JE SUIS DANS L'IMPOSSIBILITE DE LES COMPTER, TELLEMENT ELLES SONT NOMBREUSES.
Pardon de vous assener cette vérité qui vous échappe complètement: ce rytme de travail qui vous oblige à des efforts que vous jugez insupportables, c'est le quotidien de six millions de travailleurs du privé...depuis toujours et encore pour longtemps. Car eux, ils ont des clients...et que ces clients peuvent aller voir ailleurs...

Je susinti_bug_fck

Publié dans Politique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article